- Digitalisation totale des formations : une mesure qui a pris de court tout le secteur ?
- Comment digitaliser la formation en répondant aux besoins des apprenants et des formateurs ?
- Formation virtuelle VS formation en présentiel : tout savoir sur leurs avantages et inconvénients
- A quel niveau d’engagement s’attendre de la part des apprenants pour une formation virtuelle ?
- Crise sanitaire : un impact à long-terme sur les méthodologies d’apprentissage ?
Formation Salesforce en période de COVID
La crise de la COVID-19 a bouleversé bien des secteurs, et parmi eux celui de la formation professionnelle. Ce dernier s’est vu contraint de digitaliser ses programmes de formation en toute urgence pour se conformer aux mesures sanitaires mises en place dans de nombreux pays du globe. Ces adaptions importantes ont exigé de la part des organismes de formation et des formateurs une grande réactivité et une bonne dose de créativité.
Frantz Cator est un expert en marketing numérique basé à Montréal et est également formateur Salesforce au sein du Groupe Trailhead Academy et d’ISDI. Il fait partie des professionnels qui se sont trouvés subitement confrontés à la nécessité de digitaliser leurs formations Salesforce en période de COVID et il revient aujourd’hui sur ce qu’il a pu retirer de cette expérience inédite.
Digitalisation totale des formations : une mesure qui a pris de court tout le secteur ?
Si les formations virtuelles ne sont en aucun cas une nouveauté – l’e-learning se développe depuis de nombreuses années dans le monde entier – la digitalisation totale des formations, rendue inévitable par la crise du Coronavirus, en est une.
« Il est évident que les apprenants sont plus habitués aux formations en face-à-face, confirme Frantz Cator, toutefois la digitalisation m’apparaît comme une formidable solution aux difficultés que nous rencontrons dans ce contexte de crise. Paradoxalement, la digitalisation permet de joindre les gens plus facilement, et la formation ne perd pas en qualité, que ce soit au niveau des contenus, des supports ou des interactions. »
Cette évolution a exigé de s’adapter rapidement, mais selon Frantz Cator, cette nouvelle tendance ne peut qu’être bénéfique pour le secteur : « La digitalisation permet aux formateurs et aux apprenants de gagner du temps, de joindre des étudiants partout dans le monde et de faire se rencontrer des profils qui n’auraient pas eu l’occasion d’échanger dans le cadre d’une formation en présentiel. J’estime donc que c’est une évolution très positive. »
Comment digitaliser la formation en répondant aux besoins des apprenants et des formateurs ?
« Si je prends l’exemple d’ISDI, nous n’avons pas eu beaucoup de mal à digitaliser nos formations Salesforce. Les outils étaient déjà en place, les équipes étaient prêtes, tant en France qu’en Espagne, et un support technique est toujours apporté par les équipes d’ISDI en cas de difficulté, ce qui est très sécurisant. »
« La préparation à la formation (envoi d’emails de suivi, précision des objectifs d’apprentissage, présentation des outils utilisés, préparation à la certification etc.) est également très bien rôdée chez ISDI. Chaque formateur bénéficie d’un accompagnement personnalisé, effectué par le coordonnateur ou la coordinatrice de la formation, qui facilite la transparence des échanges entre le formateur et les apprenants, ce qui est très important. Or ce n’est qu’à la condition de maîtriser tous ces paramètres que l’on peut digitaliser la formation tout en répondant aux besoins des formateurs et des apprenants. »
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En savoir plusFormation virtuelle VS formation en présentiel : tout savoir sur leurs avantages et inconvénients
Formation virtuelle ou en présentiel : quelle est la meilleure formule ? Notre expert le confirme : la comparaison est difficile car il s’agit en réalité de deux produits différents. « Avant toute chose, il ne faut pas rechercher dans une formation en distanciel les éléments que l’on appréciait dans une formation en présentiel. »
« Un des avantages de la formation à distance, c’est le Chat, qui permet de transmettre très facilement des ressources aux apprenants, via des liens ou des copier-coller, ce qui est plus compliqué en présentiel. Je peux ainsi plus facilement aiguiller les apprenants vers des ressources en ligne. »
« Les étudiants ont souvent peur de perdre en qualité de contenus et en interactivité avec les formations virtuelles, ce qui n’est pas le cas. Mon engagement et ma disponibilité en tant que formateur ne sont pas altérés par le format à distance, je reste joignable avant et après la formation, pendant les pauses etc. »
« Toutefois, comme je n’ai pas accès à tout ce qui relève de la communication non verbale des apprenants en virtuel, je me dois de véhiculer une bonne énergie, de motiver les interactions, de m’assurer que tout le monde suit. Mais paradoxalement, de nombreux apprenants sont plus à l’aise avec le distanciel car ils sont moins exposés et peuvent décider d’intervenir en mode vocal ou par Chat quand et s’ils le souhaitent, non quand le formateur les sollicite. C’est donc un format qui est aussi très confortable pour les étudiants. »
Et notre expert de conclure : « Il me semble qu’il y a donc plus d’avantages à se former à distance, et s’il faut le temps d’apprivoiser le format au début, je n’ai qu’un conseil : essayez, parce cela en vaut la peine. »
A quel niveau d’engagement s’attendre de la part des apprenants pour une formation virtuelle ?
« Pour faciliter l’engagement des apprenants, il me semble qu’il est important que chacun se présente en début de session, et je leur demande toujours quel est l’objectif qu’ils veulent atteindre en suivant cette formation. Je repose régulièrement cette question, à la fois pour m’assurer que mon cours répond à cet objectif et que l’apprenant le garde en tête et se donne les moyens de l’atteindre. »
« Il y a toujours cette inquiétude de ne pas pouvoir vérifier que les apprenants sont bien attentifs ou ne font pas autre chose pendant la formation à distance. Et il peut être pénible pour l’apprenant de passer beaucoup de temps devant un écran. C’est pourquoi il est important de toujours conserver un certain niveau d’interaction et de changer régulièrement de rythme avec un quiz à la fin d’un chapitre, des exercices ou des ateliers etc. Mais finalement, cela ne diffère pas fondamentalement de la formation en présentiel. »
Comment capter et conserver l’attention des apprenants ?
Un conseil revient régulièrement dans le discours de Frantz Cator : « il est important de bien gérer le rythme de la formation et de la rendre très interactive. Je vais orienter vers du contenu puis proposer un exercice pratique, pour illustrer régulièrement mon propos, et bien m’assurer que chacun a compris le process et que personne n’est perdu. »
3 outils et plateformes performants pour enseigner à l’ère du digital
« Il existe de nombreux outils pour construire un environnement d’apprentissage virtuel, précise Frantz Cator. Blackboard Collaborate, par exemple, est une plateforme très intuitive qui permet notamment de créer des classes virtuelles et de gérer ses formations en ligne. On peut également utiliser Zoom ou Webex. »
« Toutefois, quelle que soit la plateforme que l’on utilise, on est toujours confronté à des problèmes techniques, c’est inévitable. La qualité de connexion entre également en ligne de compte, on peut donc privilégier la connexion filaire. Je recommande aussi aux formateurs de vérifier leur équipement avant le début de la formation. Enfin, on peut anticiper en ayant recours à son téléphone pour l’audio par exemple, disposer de plusieurs écrans et prévoir des solutions de secours pour toujours assurer le bon déroulement technique de la formation. »
Crise sanitaire : un impact à long-terme sur les méthodologies d’apprentissage ?
« Je pense que la formation est très influencée par des facteurs culturels. Autrement dit, je pense que même si la formation en distanciel présente de nombreux avantages et qu’elle aura fait ses preuves pendant la crise, certains publics mettront peut-être plus de temps à l’adopter. »
« Pour autant, je suis enclin à penser que cette crise aura un impact durable sur la formation, provoquera un changement d’attitude et facilitera l’introduction de nouvelles méthodologies d’apprentissage. Cela sera d’autant plus facile que l’on développera de plus en plus d’outils collaboratifs. La technologie sera alors au service des interactions humaines, et viendra potentiellement les renforcer. C’est pourquoi je crois effectivement à un effet durable de cette crise sur le lecteur de la formation. »
Que retenir de cette expérience de formation à distance ?
« Je n’insisterai jamais assez là-dessus : la première chose à retenir c’est que l’on ne perd pas en qualité avec la formation en distanciel, on change seulement de média et de manière de communiquer. »
On ne perd pas en qualité avec la formation en distanciel
« Par ailleurs, cette crise a eu une retombée relativement inattendue, qui est qu’avec le format virtuel, les apprenants nous accueillent chez eux. On découvre leur salon, on voit passer leur chat sur leur bureau, et cela créé finalement une proximité nouvelle, sympathique et conviviale. Cela rend le processus plus humain et plus personnel, et nous sommes en outre en capacité de toucher plus de personnes. C’est donc une expérience très plaisante, que je suis prêt à renouveler à la première occasion. »
3 conseils d’expert pour les (futurs) formateurs en environnement virtuel
« Il est important de bien se préparer à cette transition, de « pratiquer son contenu » avant la formation, et d’être en mesure de se mettre à la place des apprenants. En un mot, il faut s’investir dans la préparation de sa formation. »
« Par ailleurs, je prends toujours le temps de lire les feedbacks de mes étudiants pour identifier mes marges d’amélioration et je me soucie également de la manière dont ils sont équipés. Ce dernier point est important car il faut garantir à chacun la meilleure expérience d’apprentissage possible. »
« Enfin, il faut se montrer ouvert vis-à-vis de la formation à distance et éviter les préjugés relatifs à ce format. Au contraire, je recommande de se concentrer sur les besoins des apprenants et sur les meilleures manières d’y répondre. »
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